Titre
Si tu vois le wendigo / Christophe Lambert.
Description matérielle
331 pages ; 22 cm.
ISBN
9782748527254
Notes
Mansford, États-Unis, juillet 1959. David Jones, treize ans, habite un petit lotissement luxueux, dont tous les résidents mènent une vie en apparence parfaite. L'adolescent profite à plein de l'été en passant ses journées à jouer à la guerre, aux cow-boys et aux Indiens avec son meilleur copain, Bobby Lee Brown. Mais, voilà qu'un soir, en rentrant à la maison, ils aperçoivent leur voisine Ruth tituber dans la rue, nue et hagarde, la bouche ensanglantée. Alors qu'ils tentent de lui venir en aide et de comprendre ce qui lui est arrivé, le mari de la jolie quarantenaire surgit avec une couverture et les chasse sans ménagement en affirmant que son épouse souffre d'une simple crise de somnambulisme. Alors que son ami oublie immédiatement l'incident, David demeure obsédé par Ruth, qui dissimule une immense ecchymose sous ses lunettes fumées lorsqu'il la revoit à l'église le dimanche suivant. Tombé follement (et secrètement) amoureux d'elle, il est bien décidé à lui venir en aide, même si elle l'implore de rester à l'écart de cette "histoire d'adultes" lorsqu'il ose l'approcher et la questionner. David refuse toutefois d'abandonner et se met en danger lorsqu'il découvre les affaires louches dans lesquelles trempe le mari de la belle. Mais, peut-on sauver quelqu'un contre son gré? L'étrange créature venue de la forêt, qui le visite au coeur de la nuit, saura-t-elle exaucer le souhait de David comme elle le prétend? [SDM]
 
Un récit aux frontières de plusieurs genres, qui navigue fort adroitement entre roman noir, thriller, conte initiatique et récit fantastique. Or, c'est avant tout un portrait superbement reconstitué de l'Amérique de la fin des années 1950 que propose l'auteur. Le décor est en effet très efficacement planté dans un quartier de résidences luxueuses et identiques les unes aux autres, dont les façades lisses dissimulent des drames insoupçonnés et secrets inavouables en cette époque d'après-guerre où le rêve américain semble enfin accessible. Une époque révolue où les enfants apprenaient à tirer dans les bois et avaient la latitude de jouer seuls dans la forêt, où "les papas étaient des hommes solides, que rien n'ébranlait" et où "les mamans, elles, se devaient d'incarner la parfaite maîtresse de maison, enjouée et efficace" (p. 20). Les événements sont relatés de manière rétrospective par un David mature, qui pose un regard tendre, lucide et teinté de nostalgie sur cet été qui changea à jamais l'adolescent qu'il était. Un adolescent sensible, qui est tombé amoureux d'une femme beaucoup trop vieille pour lui (avec laquelle il partagea néanmoins sorties à la plage et repas au "diner" du coin), qui rêvait de devenir écrivain (un rêve devenu réalité) et qui a perdu beaucoup de ses illusions en écaillant le vernis de son petit monde et en mettant à jour les secrets non seulement de son voisin (qui avait passé un pacte avec des mafieux pour régler des dettes de jeu), mais également de son père (qui se travestissait en femme). L'entrée dans l'adolescence et la perte de l'innocence qui l'accompagne sont au coeur de ce roman auquel le surnaturel confère une touche étrange et décalée, la créature effrayante et mystérieuse qu'est le Wendigo s'exprimant par l'intermédiaire d'un amusant lapin traducteur. Des chapitres très courts et une plume d'une grande fluidité assurent un rythme trépidant à cette lecture faussement naïve et non dénuée de violence, qui aborde des thèmes relativement graves. À compter de 14 ans. [SDM]
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