Un roman porté par un humour corrosif souvent provocateur, qui repose sur l'insolence et la méchanceté d'un antihéros qui ne fera pas l'unanimité parmi les lecteurs et leurs parents avec son sarcasme et les qualificatifs dégradants dont il affuble ses ennemis (particulièrement Lily), ce qui pourrait offenser et heurter certaines sensibilités. Des digressions au ras des pâquerettes et un humour scatologique viennent par ailleurs ponctuer le récit, comme dans de nombreux autres titres de la collection, alors qu'un bris de toilette survient chez le héros et que s'ensuit une séance de magasinage rocambolesque, ponctuée de blagues "d'enfants de huit ans" (p. 234), de l'aveu même du héros. L'auteur se complaît par ailleurs à quelques reprises dans les descriptions des mauvaises odeurs émanant du héros: "J'y vais de mon test de confirmation par excellence: à l'aide de mon index et de mon majeur tendus, je me frotte l'aine et apporte les deux doigts à mon nez. L'odeur de parmesan confirme que mes couilles ne sont pas collantes pour rien." (p. 69). Des anglicismes et expressions plutôt grossières ("calvince", "être sur le cul", "shit", etc.) ponctuent également le récit au fil duquel l'étau se resserre autour du héros, tandis que la grande manipulatrice qu'est Lily va de plus en plus loin en séduisant Eliott et en convainquant ce dernier que Bine la terrorise. Tout comme le vol que ce dernier commet dans les dernières pages, ces événements seront exploités davantage dans le tome suivant. [SDM]