Titre
Les vendredis ennuyeux de Sébastien Landrieux / Camille Bouchard.
Collection
Description matérielle
159 pages : 1 illustration ; 19 cm.
ISBN
9782896075010
 
2896075011
Notes
Sébastien Landrieux, 15 ans, "est le gars le plus séduisant de l'école. Ou le deuxième ou le troisième, ça dépend des goûts, bien sûr, mais Sébastien est vraiment beau bonhomme" (p.12). Toutes les plus jolies filles lui tournent autour, à l'exception de Sabine Sansfaçon, "indépendante et méprisante [qui] par malchance [...] a été élue "carrosserie en pole position" de l'école deux années d'affilée par un concours officieux organisé par le non moins officieux club des amateurs d'anatomie, dont Sébastien et ses amis proches sont les membres assidus et enthousiastes" (p.12-13). Pour le mauvais garçon, Vaillancourt, son professeur de français, est une moumoune, "une sorte de demi-homme, trop maniéré pour être un vrai mâle" (p.11). Il ne se gêne donc pas pour lui faire un coup pendable, le jour de son anniversaire, en entassant des ballons à l'hélium remplis de confettis dans l'armoire de l'enseignant. Son geste lui vaut, en guise de punition, de prendre part tous les vendredis soirs aux "Vendredis littéraires", un club de lecture présidé par Sabine et chapeauté par monsieur Vaillancourt, qui se réunit pour discuter d'un roman jeunesse canadien francophone qu'il a lu au courant de la semaine. Lors de sa première présence, l'adolescent déclare avoir pour compagnons "neuf poules pis un mongol" (p.32), ce qui engendre la colère de Sabine, mais ne diminue pas l'admiration des filles à son endroit. Si Sébastien peine à terminer un livre au départ, la menace de son expulsion et son désir pour la belle Sabine le pousse à être plus assidu et il développe ainsi un goût pour la lecture, en plus de s'attacher à Jean-Philippe, un autiste non verbal. Il s'aperçoit par contre que monsieur Vaillancourt a des gestes déplacés envers les étudiantes et plus particulièrement envers Sabine, mais ses dénonciations de celui qu'il croit être un pédophile sont accueillies comme une vengeance à l'endroit de l'enseignant. [SDM]
 
Tel que mentionné par l'auteur (qui ne se gêne pas pour s'encenser lui-même ainsi que son éditeur, Robert Soulières, au fil des pages), cette centième publication en carrière a pour but de célébrer ses collègues écrivains pour la jeunesse, dont on cite abondamment les écrits en débuts de chapitres et lors des rencontres du club de lecture. L'objectif louable est par contre considérablement assombri par le reste de l'intrigue en déployant un personnage de mauvais garçon si grossièrement dépeint qu'il semble représenter une critique acerbe de l'adolescent qui se désintéresse de ses études. Ainsi, non seulement Sébastien et ses amis s'expriment très mal et ne veulent que mater les filles (par exemple: "Cannabis, bro! Sois chill! C't'une luck, ta conséquence. Tu vas être avec la Pole! Profites-en pour la cruiser! À va finir par te crusher. Pogne-la, pis après, c'est toi qui vas la faire chier quand tu vas casser" (p.26-27)), mais ils insultent sans gêne et sans conséquence tout ce qui diffère de la norme, dont les autistes, les minorités ethniques, religieuses et sexuelles, tandis que la gent féminine est affublée d'horribles surnoms, comme l'explique Sébastien aux principales intéressées: "Toi, c'est Poutine, parce que t'es grosse. Les autres, de gauche à droite: Gouinette, à cause de ton prénom pis que t'as l'air d'un garçon; Popsicle et Suçon, avec vos chouclaques pis vos barrettes fluo pas rapport; String, parce qu'on voit tout l'temps tes bobettes dépasser de tes jeans; Balcon, parce que t'as des gros tetons; Archipel, parce que t'as la face pleine de boutons pis que tu ressembles à une carte qu'on a vue en géo; pis Burqa, parce que t'es une Arabe" (p.35). Cette démonstration ne sert aucunement à l'évolution du personnage, qui n'exprime pas de remord puisque les filles continuent de se pâmer sur lui malgré les paroles peu flatteuses qu'il énonce à leur endroit, en plus de vouloir lui montrer leur décolleté. Les descriptions appréciatives des seins et autres caractéristiques physiques des adolescentes sont ainsi légion, mais tout cela est loin d'être aussi choquant que la validation répétée des gestes posés par monsieur Vaillancourt, qui touche ses étudiantes (et jamais un garçon (p.58)) aux bras, aux épaules, au dos, à la nuque et à la taille, et dont les actions sont vivement défendues par le directeur d'école et par Sabine: "C'est une personne qui a besoin de ce genre de contact pour s'assurer de l'attention de l'autre, ou pour montrer sa proximité et son écoute. [...] C'est une marque d'affection, pas d'agression. Jamais on ne le voit pincer une fesse ou prendre un sein! [...] Tu es en train de monter de fausses preuves pour une fausse accusation qui, même si elle n'aboutit à rien, risque de susciter suffisamment d'interrogations dans la tête d'un imbécile à la direction ou à la commission scolaire pour détruire la carrière de cet enseignant formidable qui aspire à la réussite des jeunes!" (p.73). Si le professeur a justement l'air d'avoir une relation amoureuse consensuelle avec l'adolescente de 15 ans, un retournement de situation tout à fait abracadabrant justifie ses actes en spécifiant que cette dernière est en fait de sa fille. Bref, les drapeaux rouges pleuvent quant à ce roman très maladroit qui dérange sur plusieurs plans. [SDM]
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