Paul voit sa vie basculer le matin où il perd brutalement connaissance dans la cour de récréation. Il est rapidement conduit aux urgences de l'hôpital pédiatrique, où on lui apprend qu'il est diabétique insulino-dépendant. Dès lors, il doit non seulement surveiller constamment son alimentation, porter un cathéter et une pompe à insuline et évaluer sa glycémie six fois par jour, en prenant une goutte de sang au bout de son doigt, mais également faire face au regard des autres. Car sa mère a pris soin d'informer tous les adultes de son état de santé et demandé à ce qu'on ne le laisse jamais seul, le privant ainsi de toute autonomie. Devenu un véritable objet de curiosité, le jeune garçon doit par ailleurs affronter les préjugés de ses camarades, qui affirment qu'il a mangé trop de sucre ou qu'il a fait quelque chose de mal puisque "ce genre de choses n'arrive pas pour rien", aux dires de leurs parents (p. 30). Révolté par ce qu'il considère comme une injustice, Paul décide de jeter sa pompe à insuline dans une bouche d'égout, convaincu que les médecins se sont trompés et que son corps est apte à lutter, seul, contre cet ennemi invisible. Après un nouveau séjour à l'hôpital, il comprend toutefois qu'il doit accepter sa maladie et entreprend de faire découvrir cette dernière à ses camarades au cours d'un exposé. Il peut pour ce faire compter sur l'aide d'Arthur, un autre enfant malade, et d'Anaïs, une camarade de classe qui n'a pas la langue dans sa poche et qui a l'habitude d'affronter les railleries de ses pairs. [SDM]