Publié antérieurement avec les illustrations de Susan Varley, cet album propose désormais des aquarelles lumineuses où évoluent des animaux anthropomorphisés expressifs. L'histoire propose ainsi un portrait juste et sans fard du syndrome de Down chez l'enfant, exprimant qu'il peut être normal pour un frère ou une soeur de ressentir de l'énervement et de l'incompréhension dans une telle situation. De plus, on démontre que chacun peut faire des erreurs dans leur façon de se comporter avec Doudou-Lapin: si Lili-Lapin trouve injuste que personne ne le punisse, ses parents en viennent eux aussi à s'emporter lorsque leur fils fait une crise. Or, ces derniers font preuve d'un certain laisser-aller en n'ayant pas pris en charge plus tôt l'éducation de Doudou-Lapin et en ne disant rien sur le fait que Lili-Lapin soit la seule à s'occuper de lui, son frère et sa soeur aînés évitant le plus possible de passer du temps en sa compagnie. Qui plus est, le récit se conclut sur une scène où les copains de l'héroïne chantent toujours leur vilaine chanson, mais cette dernière les laisse faire puisque son petit frère semble y prendre du plaisir, de sorte que même si elle n'éduque pas ses amis à la tolérance et au respect des enfants différents, l'album offre aux jeunes lecteurs une belle réflexion sur le sujet. [SDM]