Le journal de guerre d'Émilio / texte, André Jacob ; illustrations, Christine Delezenne.

Jacob, André, 1942-
Titre
Le journal de guerre d'Émilio / texte, André Jacob ; illustrations, Christine Delezenne.
Description matérielle
[55] p. : ill. (principalement en coul.), carte ; 26 cm.
ISBN
9782923234878 (br.) :
Localisation électronique
Notes
Glossaire.
 
Bibliogr.: p. [53]
 
Filmographie: p. [53]
 
Webographie: p. [54]
 
Emilio a treize ans lorsqu'il est arraché à sa famille et à son village par un commando de l'Armée révolutionnaire de Colombie. Kidnappé par des hommes masqués qui ont fait irruption dans sa classe, mitraillette au poing, l'adolescent est conduit dans un camp érigé au coeur de la jungle et soumis à un entraînement éreintant visant à faire de lui un soldat. Sous la forme d'un journal intime, l'adolescent raconte son quotidien marqué par les douleurs physiques et morales: les pilules mystérieuses qui lui fournissent l'énergie qui lui fait cruellement défaut, les soirées passées à regarder des films de guerre où on lui fait "respirer de la poudre blanche et boire de l'agua ardiente" (p. [15]) qui font dérailler son esprit, les cauchemars terrifiants, les nuits où il est affecté à la garde des prisonniers, la peur éprouvée face aux menaces constantes de la jungle, la fierté ressentie le jour où il reçoit son AK-47, puis son tout premier combat contre l'armée ennemie où il voit plusieurs de ses compagnons mourir sous ses yeux. Quelque temps plus tard, une grave blessure au ventre le conduit à être hospitalisé et lui permet de rencontrer une travailleuse sociale qui organise son retour à la maison. Retour qui s'effectue non sans séquelles psychologiques... [SDM]
 
Un album dur et percutant qui dépeint, dans des mots d'enfants et un réalisme aussi pudique que bouleversant, la vie des jeunes soldats enrôlés de force que l'on soumet à des entraînements inhumains. L'auteur décrypte avec finesse les mécanismes de conditionnement et d'endoctrinement auxquels recourt l'armée afin d'assujettir ces êtres innocents et d'en faire des machines à tuer qui sont chaque jour plus à l'aise avec leur nouveau rôle en raison des drogues administrées et du détachement qu'elles procurent. Si Emilio rentre au final à la maison, il est parfaitement clair qu'il ne sort pas indemne de son aventure, ce qui ajoute du poids au message final: la guerre n'est pas un jeu et sème la mort de manière effroyable sur son passage. Photographies, croquis, aquarelles et collages de différents feuillages jalonnent la maquette, réalisée sur des feuilles quadrillées, et confèrent énormément de poids au texte de par leurs images de jeunes soldats lourdement armés, de surfaces peintes en rouge hautement symboliques, de fusil ou encore de créatures cauchemardesques jaillies des cauchemars du héros. Réalisé à partir de témoignages recueillis sur le terrain par André Jacob, un ouvrage essentiel afin de dénoncer cette réalité qui touche environ 250 000 jeunes de par le monde. [SDM]
 
E++ 5.
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