Titre
Ce vide au-dessus de nos têtes / Camille Bouchard.
Description matérielle
227 pages ; 22 cm.
ISBN
9782764431085 (broché)
Notes
Elijah Simmons, quinze ans, voit son univers s'écrouler lorsque son père est tué dans un attentat terroriste auquel il a lui-même survécu par miracle. Dévasté par le chagrin et aveuglé par la colère, l'adolescent emboîte le pas à tous ceux qui s'empressent d'attribuer le crime aux extrémistes islamistes et va jusqu'à renier son meilleur ami, membre de la communauté musulmane, en se jurant de venger la mort si injuste de son paternel. Activiste humaniste et journaliste d'investigation au ##Arizona State Herald##, ce dernier défendait ardemment les minorités au sein de l'Amérique chrétienne intolérante, et ce, entre deux publications sur les groupes criminels du pays. Alors que l'enquête menée par le FBI piétine, Elijah se résout à contacter Enrique Munoz Rojas, dit l'Égorgeur, un membre notoire de la mafia mexicaine dont les nombreuses connexions au sein du monde interlope pourraient certainement l'aider à retrouver les assassins de son père. Seulement, rien ne se passe comme prévu et il ne tarde pas à se retrouver au coeur d'une guerre opposant différents groupes criminels qui souhaitent ardemment mettre la main sur les derniers travaux de son père... [SDM]
 
Un thriller résolument sombre, dur et bien documenté, qui s'attache à "reproduire avec le plus d'exactitude possible l'univers véritable dans lequel baignent les pires groupes criminels au sud des États-Unis" (cf. Notes de l'auteur). Fidèle à son habitude, Camille Bouchard propose une intrigue audacieuse, intelligente et admirablement ficelée, riche en action et en rebondissements percutants qui risquent de heurter les lecteurs les plus sensibles, mais qui font également naître une réflexion intéressante - et nécessaire - sur le racisme, les faiblesses du système judiciaire américain (où règne la corruption), les préjugés et l'intimidation dont sont victimes les musulmans ou encore la soif de vengeance (qui ne parvient pas à apaiser la douleur inhérente à la perte d'un être cher). "Faut-il si peu de temps pour se métamorphoser d'humain sensé à carnassier insensible?" (p. 165), se demande le héros, qui navigue entre des sentiments contradictoires tout au long du récit. Avec sa finesse habituelle, l'écrivain réussit en effet le tour de force de donner vie à un héros très bien nuancé, qui est envahi par la haine, mais qui n'arrive pas à se joindre aux intimidateurs de l'école, et qui comprend trop tard qu'"on se s'assouvit pas du ressentiment par le châtiment" (p. 207). Une belle galerie de protagonistes secondaires permet par ailleurs d'aller au fond du sujet en exploitant différents points de vue, et ce, en démontrant au passage que le chagrin peut conduire le meilleur des êtres humains à commettre l'irréparable. Un roman d'une belle richesse, destiné aux lecteurs avertis de 14 ans et plus. [SDM]
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