Tous les matins, Rose se rend au bord du fleuve avec son filet à papillons pour capturer la brume afin de la tisser avec son rouet. Les paravents, rideaux et tentures éphémères qu'elle crée ainsi deviennent très populaires puisqu'elles permettent de cacher ce que les gens ne veulent pas voir: rides, parents, dettes... Elle reçoit toutefois un jour une lettre venant de son père et elle se rappelle alors les joies et les peines vécues avant la séparation de ses parents et le départ de ce dernier. Voulant lui faire un cadeau pour célébrer leurs retrouvailles, elle décide de changer son matériau de prédilection et d'opter pour le soleil plutôt que le brouillard. [SDM]

Un album onirique, paré de métaphores associées à la brume, qui touchent même l'emploi de papier calque au fil des pages, sur lequel sont reproduits le texte dactylographié ou les illustrations au fusain, et qui rappelle les volutes translucides de celle-ci. Ces dernières, d'abord dénuées de couleurs, se dotent de jaunes rayonnants pour symboliser le bonheur qui resurgit dans la vie de la jeune fille, en même temps que son père absent. On démontre ainsi qu'il est possible de revoir la lumière après une épreuve, comme la séparation des parents, et que l'on peut partager son bonheur avec les autres pour qu'ils se sortent eux aussi de la grisaille. [SDM]