Ce jour-là, il y avait du soleil. La maman de la petite fille l'a raccompagnée jusqu'à l'école, où elle a appris des choses intéressantes sur les volcans, où elle a chanté une chanson sur les grenouilles et où elle a dessiné un oiseau. Puis, juste après l'heure du déjeuner, la guerre est arrivée. Comme une averse de grêle avec du tonnerre, de la fumée, du feu et d'autres bruits que la fillette ne comprenait pas. Elle a voulu aussitôt regagner sa maison, mais à la place de celle-ci se trouvait un cratère plein de cendres. Toute seule, elle n'a ainsi pas le choix de s'enfuir et de suivre les gens à travers les montagnes froides et boueuses, à l'arrière des camions et à bord des bateaux qui prennent l'eau avant de gagner un baraquement et de se réfugier sous une couverture sale. Tout près, elle découvre un endroit où la guerre n'était pas encore arrivée, mais la population l'évite dans les rues et à l'école, on lui dit qu'il n'y a pas de chaise pour elle. Pourtant, un garçon décide de l'aider et, avec ses amis, il fournit une innombrable quantité de chaises pour que tous les enfants puissent aller à l'école. [SDM]

S'inspirant d'un fait divers, l'auteur décrie le refus de certains gouvernements d'accorder l'asile à des enfants réfugiés non accompagnés grâce à ce récit poignant narré par une fillette qui a tout perdu en seulement quelques secondes à cause de la guerre. Sa vie heureuse avec sa famille, son dur voyage hors de son pays, la réalité des camps et la méfiance des Occidentaux à son égard sont tous dépeints avec réalisme en peu de mots, mais le texte suscite néanmoins de vives émotions, dont l'envie de poser des gestes concrets pour faire cesser ces injustices. Les dessins enfantins au crayon de bois se veulent très touchants tout en exposant le cheminement de la narratrice dans des décors désolés aux teintes grises et blanc cassé. [SDM]