Un roman porté par un humour souvent provocateur, qui repose en partie sur l'insolence et la méchanceté d'un antihéros qui ne fera pas l'unanimité parmi les lecteurs et leurs parents alors qu'il prend un malin plaisir à critiquer sa mère (qu'il accuse du premier incident en arguant qu'il n'avait plus de sous-vêtements parce qu'elle n'avait pas plié son lavage assez rapidement) ou encore à provoquer son enseignante, qu'il a affublée d'un surnom offensant (Madame Bélivache) et qu'il insulte sans vergogne en pensée ("Quelle épaisse!" ou "Grosse vache" sont au nombre des invectives que l'on peut lire pendant l'appel qu'elle place chez lui). L'enseignante ne donne cependant pas sa place en enchaînant les sarcasmes et en cherchant constamment à piéger celui qui lui rend la vie impossible. Soulignons par ailleurs la présence de langage vulgaire et de jugements de valeurs, qui pourraient heurter certains lecteurs: "Tristan a le malheur de grandir dans une famille aux valeurs anciennes. Dans le cours Éthique et culture religieuse, il a juré à madame Béliveau que le monde avait été créé en six jours et que Dieu s'était reposé au septième. La grosse avait paru satisfaite, mais moi, je n'embarque pas dans ce genre de sottises." Un humour souvent scatologique imprègne par ailleurs cette lecture résolument peu édifiante dans laquelle il sera préférable de se plonger après avoir lu au moins un tome de la série mère, question de se familiariser avec l'univers et les héros. [SDM]