Mégane et Rosalie sont des soeurs perpétuellement en chicane. Lorsque leur père a l'idée de les envoyer une semaine dans la vieille maison lugubre de Mamie Léo afin qu'elles apprennent à coopérer, les jeunes filles ne réalisent pas encore très bien ce qui les attend. Leur grand-mère est muette et elle vit dans l'obscurité notamment parce que son chat, Pacha, n'y voit rien quand il fait jour. Dans ce troisième tome, les filles font la connaissance de Jonathan, dit Jojo, le petit-fils du voisin de leur aïeule. Ce dernier leur raconte la légende de la sorcière, qui empêchait les récoltes de pousser dans la région jusqu'à ce que le maire l'enferme dans une grotte, il y a de cela une centaine d'années. Pour l'y garder captive, un feu brûle en permanence dans l'entrée de la caverne depuis ce temps et c'est au papi du jeune garçon qu'il revient de l'alimenter. Le vieil homme confie toutefois cette tâche à son petit-fils lorsqu'il est en visite chez lui et, par mégarde, le bambin laisse cette fois la flamme s'éteindre. Catastrophé, il cogne à la fenêtre de Mégane et Rosalie au milieu de la nuit, réclamant leur aide afin de capturer la prisonnière évadée. Ceci au moment même où le fantôme de Papi Gus prévient par texto ses petites-filles de se méfier de la créature qui rôde en cette nuit de pleine lune. Est-ce elle qui a saccagé le potager de Mamie Léo? [SDM]

Un premier roman de lecture facile, qui est campé dans un contexte propice aux nombreuses péripéties. La crainte des fantômes et des monstres dans l'obscurité est omniprésente, mais elle est si exacerbée qu'elle en devient plutôt amusante. Tout comme les efforts que déploie la vieille femme muette et bienveillante afin de forcer ses jeunes visiteuses à ingurgiter le chou qu'elle cuisine en mille et une déclinaisons. Le dénouement s'avère quant à lui rassurant, puisque les fillettes découvrent que la sorcière qu'elles poursuivaient n'est pas maléfique et que c'est plutôt grâce à elle que le potager de leur mamie prospère autant... sauf quand les marmottes s'en mêlent. Le texte, ponctué de nombreux dialogues s'approchant du langage courant des jeunes Québécois, est rédigé dans une typographie généreuse et aéré que viennent animer onomatopées et autres effets typographiques. Des dessins caricaturaux, auxquels sont intégrés de multiples phylactères, dynamisent encore l'ensemble dans un mélange d'humour et de frissons. [SDM]