Lorsque j'étais un ours... / Irene Luxbacher ; texte français d'Isabelle Allard.

Un petit qui a tout à fait l'apparence d'un ourson prend la parole pour signifier qu'il habitait auparavant dans une forêt de grands arbres où tout voltigeait, sautillait, s'envolait, bref, où il faisait bon de vivre. À ce moment-là, il n'avait peur d'aucune aventure, mais un changement s'est alors fait sentir dans l'air et, après s'être blotti dans sa tanière, il s'est réveillé dans un tout autre univers. Dès lors, il se trouve dans une maison et doit mettre de côté ses activités usuelles, tandis que les bruits de la forêt sont remplacés par ceux de la ville. De plus, on lui dit quand jouer et quand se reposer, mais cela ne l'empêchera pas de vivre pleinement cette nouvelle aventure sans oublier qu'il a déjà été un ours. [SDM]

Grâce à la métaphore de l'ours, qui est à son aise dans la nature sauvage, on évoque les changements auxquels se confrontent les enfants, et plus particulièrement ceux qui ont un trouble du spectre de l'autisme, qui commencent à fréquenter l'école et qui doivent troquer la liberté à laquelle ils étaient habituée à des obligations auxquelles ils arrivent plus ou moins bien à se conformer. Si on ne propose pas de pistes de solution bien nettes pour épauler ceux qui expérimentent cette transition, on leur fait comprendre qu'un jour, eux aussi seront prêts "à se défaire de leur fourrure" et à réaliser que cette nouvelle vie n'est pas bien loin de leur ancienne. Les illustrations de synthèse naïves adoptent un vaporeux tout en amalgamant collage, plomb, peinture et crayon de bois. [SDM]