Le Meilleur / Payam Ebrahimi, Reza Dalvand ; traduction de Homa Papiyan ; adaptation de Marie-Andrée Dufresne.

Chez les Meilleur les générations partagent deux points en commun: un grain de beauté sur le visage et les plus hautes marches des podiums toutes disciplines confondues. Dans cette famille, il n'y a pas de place pour les émotions et Alex Meilleur est en train de le découvrir. Alors que son père lui montre à manger, à dormir et à s'entraîner comme un champion, Alex est plutôt attiré par les arts, notamment la peinture. Dans la maison familiale, les murs sont remplis de portraits d'ancêtres colériques qui ont réussi. Les proches d'Alex ont quant à eux des visages qui s'empourprent facilement. Enfin, Alex est un bon à rien et son père souhaite que ses prédécesseurs le pardonnent d'avoir un fils pareil et puisqu'il n'aime pas décevoir la famille et qu'il est bon en peinture, Alex décide de modifier les visages de tous les portraits de la maison. À n'en pas douter, les ancêtres affichent désormais des rictus satisfaits en regardant Alex. Or quand son père découvre ce vandalisme, sa tête rougie plus que jamais. [SDM]

L'album aborde de manière caricaturale les conditions difficiles de l'esprit de compétition par le biais d'une famille avide de triomphes, laquelle met énormément de pression sur un garçon qui ne démontre ni de désir ni d'aptitudes pour les exploits sportifs. Les proches d'Alex sont dépeints sous les traits de géants haineux, ils sont repoussants au point où l'esprit de compétition apparaît comme un instinct de rivalité indésirable. C'est en ce sens que nous sommes davantage dans la caricature. Puis, Alex est un artiste, il se montre rusé par sa créativité et, finalement, son esprit est profondément rebelle. Les illustrations mêlent habilement la peinture et les crayonnés afin d'offrir des images aérées, qui jouent habilement avec les proportions du corps humain pour opposer le régime de l'athlète avec celui de l'individu moyen. [SDM]