Les sauveurs d'Outoupousse / [illustrations de] Pierre Bailly ; [texte de] Céline Fraipont.

Une nouvelle aventure insolite et muette de Petit Poilu, un drôle de petit personnage noir affublé d'un énorme nez rouge. Sur le chemin de l'école, le héros aperçoit cette fois un immense totem, dont le sommet, à l'effigie d'un hibou, est percé de deux ouvertures. Le petit bonhomme s'empresse de s'y introduire et, après une longue chute digne de celle d'Alice, il se retrouve dans le tipi d'une famille indienne, qui le regarde d'un air ahuri. La petite Achachak se prend toutefois immédiatement d'amitié pour lui et l'entraîne à la découverte de son univers. Trois petits coups frappés sur le tronc d'un conifère gigantesque et voilà que ce dernier ouvre les yeux, invitant ses deux visiteurs à grimper sur lui. En jouant un petit air de flûte, Achachak fait jaillir des fleurs et des pousses sur l'arbre, un spectacle magnifique qui attire immédiatement écureuils, oiseaux et papillons. Les deux copains poursuivent leur chemin jusqu'à un rocher où la magie opère à nouveau, cette fois grâce à un air de violon joué par Petit Poilu. Mais, voilà ce merveilleux petit coin de nature menacé par l'arrivée d'une terrifiante machine jaune, qui détruit tout sur son passage... [SDM]

Un récit initiatique, humaniste et écologique sans texte, dont le déroulement limpide ainsi que les amusantes illustrations aux couleurs acidulées permettent aux non-lecteurs de formuler le récit dans leurs mots. La dernière page de l'ouvrage propose cependant un résumé de l'histoire à l'intention des adultes, ainsi que quelques pistes pour amorcer avec les petits un dialogue sur la déforestation et le rôle qu'ils ont à jouer pour protéger la nature qui les entoure. Ceci en prenant exemple sur les deux petits héros, qui mènent le combat à coup d'instruments de musique traditionnels indiens, qui permettent de faire jaillir la pluie et de nouvelles pousses sur les terres dévastées, mais également sur l'engin diabolique, dont les pinces et les scies sont remplacées par des bosquets de fleurs. Un nouveau look qui plaît énormément au monstre, que les deux enfants rallient à leur cause dans une finale idyllique. Un récit charmant, où l'on pourra toutefois regretter l'exploitation de l'éternelle vision dépassée et qu'ont les Français à l'égard des Amérindiens, que l'on retrouve ici coiffés de plumes, vêtus de peaux et armés d'arcs. [SDM]