Le plus ancien souvenir d'un arbre est l'inauguration du parc, alors que le maire a mis sa belle écharpe et que la fanfare joue sans fausse note. Tandis que le platane grandit, la ville se densifie également autour de lui, un toboggan étant érigé près de son tronc, qui est lui-même un jour remplacé par un banc de bois puisque plus personne ne l'utilisait. Un homme murmurant la nuit des chansons anciennes s'y installe un certain temps avant de repartir, lui aussi, puis un chat se retrouve coincé dans ses branches, le toit de la boulangerie s'envole pendant un jour de tempête, des centaines d'étourneaux fatigués se posent sur lui au milieu de leur migration et les marchands montent leurs étals sur la petite place, le lendemain d'un soir de fête. Un jour, les hommes en vert viennent, sûrement pour agrandir le petit parc, mais l'arbre s'apercevra qu'il se trompe... [SDM]

Tel que mentionné sur la quatrième de couverture, l'auteur et illustrateur s'est inspiré d'un véritable platane centenaire dans un parc d'une ville française, qui a été coupé pour laisser la place à la construction d'un nouvel immeuble. Pour marquer cette fin abrupte, l'histoire se termine ainsi en plein milieu d'une phrase, alors que l'arbre dit avec optimisme qu'il s'agit d'une journée parfaite pour agrandir l'espace vert juste avant d'être tronçonné par les ouvriers. Pour permettre à ce dernier de se déployer sur les grandes pages couvertes d'encre et d'aquarelle dans une esthétique naïve, le texte prend quant à lui place dans un bandeau tout au bas. [SDM]