Un roman d'épouvante très bien mené, qui est efficacement campé dans une maison hantée par une force maléfique, dont la famille de Laurie ne sort pas indemne. L'ambiance angoissante est plantée dès les premières pages et le suspense va crescendo jusqu'à la chute terrifiante, qui démontre clairement que tout n'est pas terminé. Si l'auteur use (et abuse?) de mécanismes bien connus, il réussit bel et bien à faire naître des frissons chez le lecteur et la crainte qu'éprouve Laurie à l'idée d'avoir hérité de la schizophrénie de sa mère apporte un petit plus intéressant à l'ensemble. Ceci bien que le lecteur sache très tôt que les voix qu'elle entend et les visions cauchemardesques qui l'assaillent sont bel et bien réelles, puisque le récit donne également ici et là à partager le ressenti de son jeune frère (via des extraits de son journal intime) ou encore de ses parents. À commencer par son père, un psychologue dont le comportement devient de plus en plus violent, alors qu'il se laisse malgré lui séduire par une énigmatique voisine, qui se déshabille à la fenêtre et le visite à son cabinet. Chaque chapitre s'ouvre sur une imitation d'écran de téléphone portable sur laquelle sont inscrits la date et le lieu où se déroule l'action, ainsi que la température et les précipitations prévues, sans oublier l'alerte indiquant le niveau que l'eau du lac menace d'atteindre, ce dernier montant au même rythme que l'angoisse des habitants de la demeure de la rue des Chenaux. Cette dernière n'est que l'un des nombreux lieux de Vaudreuil-Dorion dont s'est inspiré l'auteur, enseignant de français à la polyvalente de la Cité-des-Jeunes, pour construire ce suspense addictif, destiné à des lecteurs intermédiaires et avancés à compter de 14 ans. [SDM]