Comme un murmure / scénario, Morten Dürr ; dessins, Sofie Louise Dam ; traduit du danois par Catherine Renaud.

Maintenant que le temps s'est radouci et que les filles du collège passent de nouveau leurs récréations à l'extérieur, elles renouent avec un jeu de leur tendre enfance: le jeu des murmures. Chacune murmure ainsi une phrase à l'oreille de l'autre et la dernière doit dire ce qu'elle a entendu à haute voix. Les copines de Véra invitent Anna à se joindre à elles, surtout qu'elles sont persuadées que celle-ci a fait semblant de ne plus être capable de parler pendant plusieurs jours. Ce qu'elle murmure choquera toutefois Véra: "Ma mère me frappe". Lorsque la jeune fille tente d'en glisser mot à ses parents, son père est convaincu que c'est faux et Véra voit elle-même que la mère d'Anna a l'air plutôt gentille. Furieuse d'avoir tombé ainsi dans le panneau, elle chuchote: "Anna ment" lors d'une autre joute du jeu. Or, en apercevant Anna se faire vertement réprimander pendant une compétition sportive, elle se dit que sa camarade a peut-être véritablement lancé un appel à l'aide. [SDM]

Traitant avec doigté de la difficile thématique des violences familiales, cette bande dessinée parvient à illustrer en douceur le tourment vécu non seulement par celle qui se fait frapper par sa mère, mais également celui porté par la camarade à qui elle se confie. En effet, les paroles que Véra rapporte à ses parents ne sont pas prises au sérieux au départ, mais en devenant consciente de l'ampleur de la situation, la jeune fille saura s'affirmer haut et fort pour que celle-ci se règle sans drame. Les dessins naïfs se drapent de teintes monochromes pour souligner l'aspect très introspectif de ce récit qui se complète par un mot incitant quiconque vivant ou étant témoin d'un pareil cas à la dénoncer à un service d'aide français. À partir de 10 ans. [SDM]