Titre
Pangolina / Jane Goodall ; illustrations de Daishu Ma ; traduction d'Agatha Bergman.
Description matérielle
41 pages non numérotées : illustrations en couleur ; 27 cm.
ISBN
9782354135355
Notes
Pangolina, une jeune femme pangolin, est née au milieu d'une grande forêt, dans un terrier chaud et douillet. À la nuit tombée, elle explore les environs en compagnie de sa maman et apprivoise timidement les créatures étranges et inquiétantes qui croisent sa route, nouant des liens d'amitié avec plusieurs d'entre elles. Puis, vient le jour où on l'incite tendrement à quitter le nid familial, à voler de ses propres ailes et à fonder une famille. Pangolina s'affaire encore à se familiariser avec sa nouvelle existence lorsqu'une nuit, elle est réveillée par des bruits féroces et arrachée à son terrier par un homme armé d'un long crochet, qui la jette sans ménagement dans un sac. "Ils vont t'arracher les écailles, parce qu'ils s'imaginent qu'elles peuvent guérir les maladies des hommes", lance une chauve-souris à la pauvre prisonnière, qui se retrouve enfermée dans une cage en compagnie de multiples autres animaux de la forêt. L'héroïne échappe heureusement au destin cruel qu'on lui réserve grâce à Aï, une petite fille qui a bien retenu les leçons de sa maîtresse quant à l'importance de protéger les animaux menacés d'extinction... En fin d'album, un dossier documentaire de huit pages invite à se familiariser avec l'anatomie et les moeurs du pangolin, ainsi que les multiples menaces qui pèsent sur cet animal en danger critique d'extinction et les mesures mises en oeuvre pour le protéger. Un regard sur l'Institut Jane Goodall et des suggestions de sites Internet et d'activités permettant de poursuivre l'exploration du sujet au-delà du livre sont également proposés. [SDM]
 
Un récit à la fois tragique et porteur d'espoir que l'on doit à Jane Goodall, l'une des figures de proue de la protection animale contemporaine. Dans un texte un tantinet moralisateur, cette grande dame fait découvrir au jeune public le mode de vie d'un mammifère méconnu à l'apparence plutôt inattendue, qu'elle réussit à rendre terriblement attachant en lui faisant vivre une aventure à laquelle les enfants pourront s'identifier. La tendresse et la douceur dont l'héroïne est d'abord entourée par sa maman y laissent place à la violence d'un braconnier, qui "n'agit pas par cruauté, [mais qui] voit [les animaux] comme des objets dépourvus de sentiments, qui n'éprouvent ni peur ni douleur" (p. [20]) et qu'il peut ainsi exploiter à sa guise pour nourrir sa famille. Une mentalité étriquée, qui est vertement dénoncée par la fillette désireuse de venir en aide à la pauvre bête en usant d'une comparaison qui marque fortement l'imaginaire et qui facilite encore davantage l'identification des petits à Pangolina: "Tu imagines, si quelqu'un me vendait pour qu'on me mange! Et on m'arracherait tous les ongles pour en faire des médicaments qui ne servent à rien" (p. [25]), dit Aï à sa mère. L'histoire se termine toutefois dans la sérénité, alors que Pangolina s'épanouit dans une réserve naturelle et constate que les hommes qui ont compris que les animaux éprouvent les mêmes sentiments qu'eux savent très bien les protéger et les soigner. L'importance de la connaissance, de la transmission du savoir et de la sensibilisation du grand public à la protection de la nature et de ses habitants est ainsi valorisée en filigrane de cette histoire poignante, dont certains passages pourront heurter les âmes les plus sensibles. Des tableaux mixtes évoquant le pastel accompagnent le propos avec une grande sensibilité en donnant vie à un bestiaire forestier terriblement attachant aux grands yeux naïfs et expressifs. Les scènes de tendresse entre Pangolina et sa maman vont droit au coeur, tandis que la violence de celles où la jeune femelle est capturée dans son terrier et mise en cage, roulée en boule et le regard apeuré, est tout aussi palpable, bien qu'elle soit plutôt suggérée. L'essentiel de l'aventure se déroule à la faveur de la nuit, les bleus et les violets tissant un voile feutré autour des moments heureux du début laissant place à des verts et noirs charbonneux dans les épisodes de braconnage avant de reprendre leurs droits lors du dénouement. Un bel outil d'intervention. [SDM]
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