"Je ne suis presque jamais seule", affirme une fillette qui, chaque jour, prend un déjeuner animé avec ses parents, son frère et sa soeur, s'entoure d'amis à l'école et monte dans un bus plein à craquer. Quand elle se retrouve seule un après-midi en train de faire ses devoirs, elle s'inquiète et accourt vers son père dans la cuisine. Il en va de même au moment où ce dernier récupère des tomates au jardin ou retourne préparer le repas. Pour être certaine qu'il ne se volatilise plus, elle s'agrippe à sa jambe, mais si elle lui confie sa crainte d'être délaissée, ses parents lui donnent de petits défis pour qu'elle apprivoise progressivement la solitude. [SDM]

Une tendre et limpide explication sur les façons de se rassurer, même en l'absence de ses proches, ce qui permettra aux enfants qui souffrent d'anxiété de séparation, comme la narratrice, d'apprendre à se sentir à l'aise et à se débrouiller en demeurant seuls pendant des périodes de temps de plus en plus longues. Les tableaux, composés des pastels de synthèse parsemés de trous découpés au laser, capturent ainsi scène par scène la soirée de la fillette, qui suit d'abord son père partout avant d'être capable d'effectuer des activités par elle-même, même lorsque le reste de sa famille revient à la maison. On démontre cependant l'importance du mot "très" dans le titre, en signifiant que la perfection n'existe pas et qu'il est normal de sentir de petites insécurités tout au long de ce processus d'autonomie. [SDM]