Le jour où j'ai grandi / [texte de] Madeline Roth ; [illustrations de] Lucille Michieli.

On est le 31 décembre. Louve sent que quelque chose est différent en elle: elle est prête à changer, à partir. Pour mieux réfléchir, elle va se promener dans la forêt, qu'elle considère comme sa maison, et s'arrête auprès de l'arbre, son confident. Au bord de la rivière, accompagnée d'un oiseau, elle écrit trois lettres, l'une à sa mère avec qui elle vit et qu'elle s'apprête à quitter, l'autre à son père qui est mort il y a quatre ans et la dernière à sa soeur qui est partie peu longtemps après. Louve se sent libérée, prête à accepter qui elle est. Elle sent qu'elle a grandi, et que tout est à écrire pour elle. [SDM]

Album philosophique qui met en scène un moment de bascule dans l'identité du personnage de Louve, dont l'âge n'est pas précisé, mais qui sent qu'elle a grandi, qu'elle peut s'affranchir de ce qui l'entravait jusqu'à maintenant. La réflexion sur l'identité et ce qui la forge de même que sur l'acceptation de soi -- de son caractère solitaire, sensible, de ses deuils, de ses relations qui se délitent -- est intimement liée à la forêt et au recueillement auquel elle invite. Quant à la prise de décision, elle s'incarne dans l'écriture, qui sert d'exutoire, mais aussi de façon de clarifier ses pensées. Plutôt long, le texte est presque uniquement composé de narration. Les phrases, hachurées, semblent refléter le lent cheminement mental de Louve. De jolies gouaches aux dégradés de vert et de brun rouille illustrent le moment présent, tandis que des dessins au fusain représentent les éléments du passé. [SDM]