Une série gentiment subversive à l'humour mordant, qui célèbre l'audace, la volonté et le caractère bien trempé, voire légèrement rebelle, d'une héroïne très sûre d'elle, qui n'en fait qu'à sa tête en se moquant des conventions et de ce que pensent les autres. Si sa petite boule de poils apprend à son contact à s'affirmer, elle la force en retour à surmonter ses caprices et à assouplir ses idées parfois trop arrêtées. C'est sur un énorme câlin rassurant que se termine cet opus à la finale toujours aussi espiègle et bien trouvée, où Rosemonde questionne son compagnon sur l'amour, l'affection et la sympathie qu'il lui porte. "Parce que des fois, je suis pénible, j'avoue." (p. [29]), explique-t-elle. Des représentations des lettres rédigées "pour" et "à" Paul le teckel (qui finit de son côté par jeter son dévolu sur une certaine Paméla!) émaillent le texte, qui est par ailleurs essentiellement constitué des dialogues échangés entre les deux héros et qui révèle toute sa saveur lors d'une lecture à voix haute. L'ensemble est efficacement porté par les pétillantes compositions de Badel. Dans un heureux mariage de sémillants traits de plume et de lavis à dominante pastel, ce dernier donne vie (avec un soupçon de caricature) à deux héros dont les mimiques et postures hilarantes sont au centre des illustrations, à commencer par celles, anthropomorphisées, du toutou. Une ode à l'amitié qui accepte l'autre, même avec ses défauts. [SDM]