Un roman écrit à la première personne, rythmé, qui aborde de front des sujets chargés (la perte d'un membre, les étapes du deuil, les rêves anéantis, les conflits entre parents qui pointent vers une séparation) en les désamorçant par l'humour et l'autodérision du personnage de Basile. Les réactions et comportements du jeune garçon, de même que de tous les personnages, sont vraisemblables, et les effets bénéfiques de la relation avec un animal, de l'amitié, de la pratique d'un sport et de la passion pour la musique sont exposés sans lourdeur. Soulignons le passage difficile où Basile retrouve son voisin âgé inanimé, dont il recueille le chien ensuite. L'entraide occupe une part importante de l'ouvrage, que ce soient les séances de rattrape que Basile propose à son amie Aïssa afin qu'elle réussisse son année scolaire, ou encore le soutien que Basile reçoit en fréquentant un groupe d'aide pour personnes amputées. Alors que l'on croyait qu'Alec, le joueur/voleur qui a provoqué l'accident de Basile avait appris de ses erreurs, il prouve le contraire lorsqu'il piège Enzo en dissimulant des portefeuilles volés dans sa chambre, mettant l'enfant à risque d'être expulsé de sa famille d'accueil. Le texte est aéré, en gros caractères. Une frise de gazon décore les bas de page et un ballon de soccer marque la coupure entre les parties de chapitres. Bien que certains dialogues soient teintés de violence au début de l'ouvrage, les choses semblent se placer par la suite. [SDM]