Comme son père et son grand-père avant lui, Yoan sait qu'il deviendra lui aussi bûcheron et qu'il fera ainsi trembler la forêt toute la journée. Hélas, l'homme imposant fait également trembler la maisonnée le soir venu si le repas n'est pas prêt ou n'est pas à son goût. Il demande de plus à son fils de ranger la chouette qu'il a fabriquée à l'école avec une pomme de pin, mais puisque celui-ci réplique, il la jette dans le feu. Si cet événement le rend triste, c'est plutôt la colère qui gronde en lui lorsque son père l'accuse à tort d'avoir pris sa corde et qu'il manque de peu de le gifler. Passant sa frustration en donnant des coups de pied sur un arbre, le garçon est surpris d'entendre le vieil être se plaindre qu'il lui fait mal. Il l'invite néanmoins à se confier à lui et lui montre alors quelque chose d'inattendu à l'intérieur de son tronc creux: un dessin fait par son papa lui-même quand il était petit... [SDM]

Une épopée qui englobe le chemin parcouru par les enfants qui subissent la violence et qui choisissent de perpétuer celle-ci ou d'y mettre fin, comme le signifie la dernière double page, où chaque personnage ou objet de l'histoire est associé à un message, à une épreuve ou à une vision du monde qui ne correspond pas toujours à celles des autres. Ainsi, la chouette en pomme de pin représente une partie de Yoan, tandis que pour son père, ce n'est qu'un objet inutile, l'arbre creux écoute les problèmes des enfants (mais il serait tout de même mieux que ceux-ci se confient à une vraie personne) et la forêt symbolise l'amour que le protagoniste répand autour de lui après avoir surmonté ses difficultés. Dominés par le rouge de la colère qui teinte aussi les troncs d'arbre, les dessins de synthèse en aplats cherchent à transmettre les poignantes émotions du texte, mais manquent de fluidité pour bien rendre ces dernières. [SDM]