Une courte biographie retraçant le parcours de Jean-Paul Riopelle, qui est né dans un quartier ouvrier montréalais en 1923. Même s'il manifeste dès l'adolescence un grand talent pour le dessin et la peinture, il poursuit la tradition familiale en s'inscrivant à l'École des meubles. C'est dans cet établissement qu'il fait une rencontre déterminante, celle de Paul-Émile Borduas, qui finit par le convaincre que l'art n'est pas simplement la copie d'un sujet. Riopelle rejoindra le groupe avant-gardiste des Automatistes, puis celui des Surréalistes d'André Breton lorsqu'il s'installe à Paris à l'âge de 23 ans. Les mosaïques qu'il peint en 1954 connaissent un succès phénoménal et contribuent à faire de lui l'artiste le plus en vue d'Europe. La gloire qu'il connaît se propagera ensuite dans le monde entier et l'amour que lui voue le public ne se démentira pas jusqu'à la fin de sa carrière, qu'il clôture en peignant, notamment porté par la douleur d'avoir appris le décès de Joan Mitchell, son célèbre ##Hommage à Rosa Luxemburg##. [SDM]

Un ouvrage brossant le portrait de l'un des plus grands peintre, graveur et sculpteur québécois. Prenant la forme d'un dialogue entre un vieil homme (qui a soi-disant connu l'artiste) et sa petite-fille, qu'il emmène voir la Place Jean-Paul-Riopelle dans le Vieux-Montréal, le texte relate la carrière et la vie personnelle quelque peu tumultueuse de cet homme qui nageait dans les extrêmes et les excès. On n'occulte ainsi pas le fait qu'il plaisait aux femmes et que sa situation financière enviable lui a permis d'assouvir sa passion pour les voitures sport, tout comme on célèbre la générosité dont il faisait preuve envers ses amis et son amour de la nature, lui qui démontrait un grand souci pour l'écologie bien avant que cela devienne à la mode. Sa passion pour la chasse et la pêche, ses expéditions dans le Nord et le Grand Nord, les sources d'inspiration de plusieurs de ses oeuvres phares, la construction de son atelier dans les Laurentides, ses séjours automnaux à l'Île-aux-Oies, ses différentes relations amoureuses (notamment avec Joan Mitchell), sa rencontre avec Maurice Richard ou encore ses dernières années marquées par l'ostéoporose sont également au nombre des thèmes abordés. Le discours didactique se fait cependant sentir de manière parfois un peu trop appuyée, notamment dans les passages très techniques où le grand-père explique en détail le processus de fabrication d'une eau-forte et d'une lithographie, ou qu'il définit l'essence du courant automatique et surréaliste, et ce qu'est l'art abstrait. L'analyse de l'oeuvre ##L'hommage à Rosa Luxemburg## accuse, lui aussi, un certain décalage avec le ton plus enfantin que le narrateur emploie en s'adressant à sa petite-fille de 11 ans. Le texte est émaillé de plusieurs citations mises en exergue, ainsi que d'encadrés expliquant des termes techniques ou évoquant des personnalités, événements ou faits étonnants en lien avec les thèmes abordés. Quelques vignettes en noir et blanc pimentent également l'ouvrage, qui est complété par une chronologie soulignant les dates importantes dans la vie de Riopelle ainsi que d'autres événements politiques, sportifs ou culturels survenus à la même période. Un ouvrage très instructif en dépit de quelques faiblesses narratives. [SDM]