Le concile des sorcières / [texte de] Lylian ; [illustrations de] Audrey Molinatti.

Evelÿne est découragée: son apprentissage auprès de Neil Farfadet, le chapelier londonien qui l'a prise sous son aile, ne progresse pas aussi rapidement qu'elle le souhaite et la maladresse dont elle fait preuve l'exaspère elle-même. Les livraisons diurnes qu'elle effectue pour son mentor la conduisent un jour chez Jarvis Glouton, un homme inquiétant dont la demeure est truffée d'animaux empaillés. L'héroïne est d'ailleurs troublée par un appel à l'aide qu'elle croit provenir du sous-sol et, à sa sortie du manoir, elle croise Holmaro, un faune désespéré qui lui confie que son amoureuse a été enlevée par l'odieux personnage. La jeune sorcière est bien décidée à employer le grimoire que vient de lui offrir Neil (quitte à user de sorts interdits) afin de délivrer la pauvre créature, ainsi que le graou et l'armée de fantômes qui sont retenus prisonniers avec elle. L'aventure lui permettra au passage de se découvrir des pouvoirs qu'elle s'ignorait, et ce, juste à temps pour participer au concile des sorcières, une réunion annuelle où les apprentis montrent aux plus éminentes des sorcières la vraie nature de leur magie. Et gare à celles qui échouent, car elles cessent leur apprentissage et redeviennent de simples humains... [SDM]

Deuxième opus d'une bande dessinée fantastique pétrie de mystère et d'humour, qui entraîne le lecteur dans le Londres victorien, à l'aube de l'Exposition universelle. La capitale anglaise sert de décor aux aventures d'une fillette turbulente, facétieuse et attachante que l'on retrouve ici un tantinet assagie, alors qu'elle est décidée à réussir son apprentissage coûte que coûte, mais également à venir en aide à ceux qui en ont besoin. Et tant pis si elle doit pour cela outrepasser certaines règles et ignorer les conseils de Bénédict, le chat noir chargé de la guider et de lui servir de conscience. L'héroïne dotée d'une épaisse tignasse violette, qui a le don de voir des choses étranges (dont les fantômes) et de comprendre le langage des animaux, se lance ici dans sauvetage qui la révèle à elle-même et lui permet de prendre confiance en elle et d'affirmer sa véritable nature alors qu'elle doit participer à un concile qui décidera de son avenir. La trame plutôt prévisible et remplie de bons sentiments se clôt sur un dénouement qui démontre qu'il est inutile de craindre pour l'intrépide fillette, qui est l'héritière de l'une des plus puissantes sorcières de l'histoire. Le scénario, rythmé et sans temps morts, est porté par un graphisme kawaï assumé et maîtrisé, qui donne vie à des protagonistes aux allures de poupées dotées de têtes disproportionnées et de mimiques un peu caricaturales, dont les postures paraissent par ailleurs un peu figées. L'ensemble est également un peu inégal, certaines planches aux décors finement travaillés (telles celles où l'on survole Londres et explore la demeure de Jarvis) suscitant l'émerveillement ou l'inquiétude, alors que d'autres sont plus dépouillées. Une bande dessinée néanmoins très prometteuse mettant en scène un mignon duo fillette-félin qui fonctionne très bien et qui évolue dans un univers aux couleurs chatoyantes comportant néanmoins sa part de noirceur en raison des thèmes abordés. [SDM]

E++J+ 4.