Le roi Moi / [texte de] Jean-François Chabas ; [illustrations de] Thomas Baas.

Le roi Moi vit seul dans son château, où il règne sur un vaste royaume et où mille ministres, conseillers et courtisans tentent chaque jour de lui plaire. C'est que le petit homme grassouillet est reconnu à la fois pour son tempérament étrange, qui oscille entre la tristesse et la colère, pour ses nombreuses exigences ainsi que pour son éternelle insatisfaction. Ses sujets veulent néanmoins lui faire une surprise en construisant un éléphant mécanique crachant de l'or fondu, mais ce projet onéreux n'obtient malheureusement pas l'effet escompté. Même la princesse Na, qui demande asile au roi pour se mettre à l'abri d'une tempête hivernale, n'arrive pas à rendre celui-ci heureux puisqu'elle quitte le château après avoir soupé avec lui, ne pouvant plus tolérer sa vantardise. Les années passent et le cas du souverain semble désespéré, mais il rencontre néanmoins un petit ramoneur pauvre et crasseux qui lui permettra de poser un regard neuf sur le monde qui l'entoure. [SDM]

Un conte teinté d'humour où le roi Moi représente le comble de l'égoïsme, du caprice et de la vantardise en menant une vie malheureuse, et ce, même s'il possède tout ce qu'il désire et qu'il a une cour royale soucieuse de satisfaire toutes ses exigences. Le récit est ainsi divisé en trois étapes bien délimitées qui permettent au lecteur de prendre conscience du changement de mentalité qui est en train de s'opérer, premièrement, lorsque le roi n'éprouve aucune gratitude envers tout le temps et l'argent dépensés par ses sujets afin de lui construire un éléphant mécanique; ensuite, au moment où la princesse Na démontre qu'elle n'apprécie aucunement la compagnie d'un homme qui ne pense qu'à lui; et finalement quand le souverain ressent du bien-être en voyant le ramoneur s'égayer d'un seul fil d'or. Le roi continue ainsi à rechercher le plaisir, mais celui-ci est désormais alimenté par le bonheur des gens qui profitent de sa générosité. Le grand format de l'album offre une mise en page aérée où les peintures de synthèse, qui imitent le fini du pochoir, sont dominées par des teintes noires, tomate et vert d'eau. [SDM]