Jacinthe Matagot-Pantoute, dix ans, est une jeune fille curieuse et dégourdie. Fille d'un plumassier et d'une danseuse de flamenco, elle est régulièrement appelée à déménager et, si cela nuit parfois à sa vie sociale, elle peut heureusement toujours compter sur la présence chaleureuse de Ventouse, son énorme chien de la taille d'un grizzly, qui est de toutes ses aventures. Dans ce nouvel épisode, la fillette emménage à Merluche, un petit village juste à côté de l'Étang des Sirènes, parce que le musée local a demandé à son père de créer une exposition sur les oiseaux. Pour Jacinthe, c'est l'opportunité de tenter de découvrir s'il y a réellement des sirènes dans l'étang, mais quand elle le visite, elle ne trouve qu'un paysage enchanteur, sans traces de créature surnaturelle. Un peu déçue, Jacinthe y amène quand même son ami Joris, mais cette fois-ci, elle est très surprise de voir plusieurs poissons morts remonter à la surface, et une sirène se hisser difficilement sur la terre ferme avant de s'évanouir devant eux. Les deux amis décident alors de la mettre en sécurité et de s'occuper d'elle jusqu'à ce qu'ils comprennent ce qui a pu se produire dans l'étang, mais c'est sans compter sur l'arrivée de Léonard Marmelade, un promoteur de parcs de loisirs qui cherche justement à exploiter les lieux... [SDM]

Un roman fantaisiste, décalé et bourré d'humour où l'on retrouve avec bonheur une fillette avenante, qui ne manque pas d'imagination, qui adore les mots, et qui relate son aventure dans une langue enjouée, imagée et joyeusement colorée, n'hésitant pas à recourir à des métaphores et comparaisons hilarantes pour dépeindre les personnages colorés et excentriques qui croisent sa route. Malheureusement, les "tabarnouche", "calvinouche" et autres expressions québécoises dont l'auteur pimente généreusement et maladroitement les interventions de la maman de l'héroïne laissent perplexes, d'autant plus que leur emploi ne reflète pas toujours totalement leur usage en sol québécois (ex. "Cibolac, je n'aime pas ces recours" (p. 53)). On soulignera par ailleurs les nombreux clichés véhiculés à propos du Québec et du Canada, notamment par l'évocation de la poutine à plusieurs reprises, seul plat québécois mentionné. Des illustrations de synthèse stylisées, qui campent les protagonistes expressifs dans des décors fournis et truffés de détails amusants, prolongent efficacement le texte aéré et abondamment dialogué dans une esthétique voisinant le cinéma d'animation. Une série originale, dont chaque titre peut se lire indépendamment et qui procure un très bon divertissement au-delà de ses faiblesses majeures. [SDM]